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Les mécanismes laryngés

Dernière mise à jour : 20 mai


Le son de notre voix est produit par nos cordes vocales, situées dans le larynx, qui entrent en vibration lorsque l'air les traverse. Jusque là, tout va bien.

Mais elles ne vibrent pas tout à fait de la même façon selon que l'on chante dans les graves ou les aigus. En effet, au niveau du larynx, ce sont différents muscles qui vont assister la vibration des cordes vocales, selon qu'on chante dans les graves ou les aigus : on parle de "mécanismes laryngés".


Mécanisme 1 et mécanisme 2


Pour comprendre le fonctionnement de la voix, il est important de distinguer deux mécanismes principaux : le mécanisme 1 (aussi appelé "mécanisme lourd" ou M1) et le mécanisme 2 (aussi appelé "mécanisme léger" ou M2).


Pour simplifier, très schématiquement :


  • le mécanisme 1 est apparenté à ce qu'on appelle la "voix de poitrine", il correspond généralement à notre voix parlée. Dans ce mécanisme, les cordes vocales sont épaisses et entrent en contact sur toute leur longueur. Le muscle principal est le thyro-aryténoïdien (TA) aussi appelé "muscle vocalis". Plus il se contracte, plus les cordes vocales vibrent vite, augmentant ainsi la hauteur de note....


    ... Jusqu'à un certain plafond, au-delà duquel le muscle ne pourra pas se contracter davantage. Il s'agit du fameux "passage", nécessitant un changement pour continuer à chanter plus aigu. Un peu comme lorsqu'on doit changer les vitesses d'une voiture pour aller plus vite, au moment du passage, les muscles du larynx doivent changer de configuration et passer en mécanisme 2.


  • Le mécanisme 2 est généralement apparenté à la "voix de tête". Dans ce mécanisme, sous l'action du muscle crico-thyroïdien (CT), les cordes vocales se tendent et s'allongent afin de chanter des notes de plus en plus aigues, en vibrant sur une masse plus fine. On peut trouver ce mécanisme en appelant "youhou" comme si on appelait quelqu'un de l'autre côté de la rue.



Apprivoiser le passage


Le passage correspond donc à un changement musculaire nécessaire à partir d'un certain endroit de notre tessiture afin de chanter des notes plus aigues. Les notes de passage peuvent varier selon la personne, son type de voix, son entraînement... Elles se situent généralement pour les hommes entre Mi3 et Sol3, et chez les femmes autour de Lab3 et Si3.


Une erreur fréquente est de chercher à cacher ce passage en forçant ou en "poussant" le plus possible sur son M1. Cela entraîne forçage et crispations pouvant endommager la voix sur le long terme.


Au contraire, il est important de laisser ce passage se manifester librement — d’autant que, dans certains styles musicaux, son audibilité est non seulement tolérée, mais aussi recherchée. Apprivoiser ce changement permet d’assouplir la voix : les cordes vocales deviennent plus libres pour passer d’un mécanisme laryngé à un autre, tandis que les muscles gèrent mieux leur tension et équilibrent leur force.


Pour cela, on peut s'entraîner en faisant des sirènes du grave vers l'aigu, et inversement, sur le son [ou] en laissant volontairement se produire le passage et sans juger le son obtenu. Le plus important est de conserver une sensation de confort et d’accepter que le passage se fasse, peu importe son apparence acoustique.


En laissant la voix évoluer librement, sans la forcer ni la juger, on développe une voix plus souple, plus résistante et plus expressive. C’est un chemin incontournable pour explorer toute l’étendue de sa tessiture et accéder aux techniques vocales plus avancées comme la voix mixte ou le belting. Avec de la patience et de l’écoute, le passage devient un allié, et non plus un obstacle !



Retrouve les explications en vidéo par ici :








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